Au Luxembourg, pour une période d’incapacité de 18 mois, l’employeur garantit la totalité du salaire durant les 77 premiers jours. La Caisse nationale de santé (CNS) prend ensuite le relais jusqu’à 78 semaines. Ce système couvre les résidents et frontaliers français, allemands, belges.

Déclarer votre arrêt maladie
Prévenez votre employeur le jour même de votre absence par écrit. Un SMS ou un e-mail sert de preuve en cas de litige. Nous vous conseillons de l’effectuer avant la fin de votre journée de travail habituelle.
Le certificat médical délivré par votre médecin comprend trois parties :
- Premier volet pour la CNS (à envoyer avant le troisième jour ouvré).
- Deuxième pour l’employeur (à transmettre dans le même délai).
- Troisième à conserver.
Les frontaliers peuvent utiliser les certificats d’incapacité de travail de leur pays en ajoutant leur matricule luxembourgeois à 13 chiffres.
Pour un arrêt de moins de deux jours, aucune déclaration à la CNS n’est nécessaire. Au-delà, utilisez le formulaire de déclaration en ligne sur cns.public.lu.
En cas de prolongation, transmettez le nouveau certificat avant le deuxième jour ouvré suivant la reprise prévue.
Continuité des revenus : système employeur-CNS
Le Luxembourg n’impose aucun délai de carence : vos revenus sont maintenus dès le premier jour d’arrêt. Durant les 77 premiers jours d’absence sur 18 mois, votre employeur verse 100 % de votre salaire, avec primes et majorations. Si ces 77 jours s’achèvent en milieu de mois, il continue à vous payer jusqu’au dernier jour.
La CNS poursuit ensuite l’indemnisation jusqu’à 78 semaines. Ce changement est automatique, il ne nécessite aucune démarche de votre part.
Bon à savoir : Protection contre le licenciement
Si vous respectez les délais (alerte jour 1, certificat sous 3 jours), vous êtes immunisé contre tout licenciement pendant 26 semaines. Cette protection s’applique même en cas de faute antérieure à votre maladie.
Calcul de votre revenu de remplacement
L’indemnité de maladie luxembourgeoise est plafonnée à 13 188,95 € par mois en 2025 (cinq fois le salaire social minimum de 2 637,79 €). Le plancher est fixé au SSM, sauf pour les temps partiels.
La durée maximale d’indemnisation est de 78 semaines sur 104 semaines. À l’approche de cette limite, la CNS vous prévient. Au-delà, votre dossier passe en invalidité permanente ou reclassement professionnel.
Déplacements autorisés pendant l’arrêt
Du premier au cinquième jour, restez à domicile. Seules les sorties pour vous rendre chez le médecin, pour acheter des médicaments ou des produits essentiels sont autorisées.
À partir du jour 6, si précisé sur votre certificat, vous pouvez sortir de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h.
Après 43 jours d’arrêt, vous avez le droit de demander un élargissement de ces horaires via le formulaire CNS.
Les repas au restaurant sont permis après déclaration préalable. En revanche, les séjours à l’étranger sont interdits sauf en cas de:
- Maladie grave.
- Soins palliatifs.
- Invalidité.
- Décès d’un proche.
- Naissance dans la famille proche.
Vous n’avez pas non plus le droit de faire du sport sans indication médicale.
Bon à savoir : Les avantages de Medicis
La complémentaire Medicis de Foyer couvre les frais non remboursés par la CNS. Deux formules existent :
- Hospi+ pour l’hospitalisation avec chambre individuelle et Confort pour les soins courants, dentaires, aides visuelles.
- Avantage fiscal : 100 % de la prime est déductible (article 111 L.I.R).
Contrôles et sanctions contre les fraudes
Au premier non-respect des délais, vous recevez un avertissement écrit. En cas de récidive, vous êtes soumis à une amende jusqu’à 750 €. L’absence lors d’un contrôle sans justification sous trois jours entraîne la suspension immédiate des indemnités.
En cas de falsification de certificat, l’amende s’élève à 200 € pour un arrêt de moins de trois jours, 500 € au-delà, 750 € en cas de récidive. Le document est annulé et la CNS peut saisir le Procureur d’État.
Travailler pendant l’arrêt est considéré comme une fraude grave. La CNS refuse automatiquement les certificats émis par les médecins identifiés comme délivrant des arrêts de complaisance.
Retour progressif au travail
La démarche est simple : votre médecin atteste les bienfaits d’une reprise partielle sur un formulaire signé par vous-même et votre employeur.
Trois conditions s’appliquent :
- Un mois d’arrêt minimum sur les trois derniers mois.
- Être encore en arrêt lors de la demande.
- Disposer d’une attestation médicale favorable et de l’accord écrit de votre employeur.
Vous n’avez pas d’heures de sortie à respecter au cours de la reprise progressive de travail. Soit, vous percevez le salaire versé par votre employeur, soit une indemnité de la CNS.
Surveillance administrative à domicile
Des agents de la CNS peuvent se présenter chez vous de 8 h à 21 h, tous les jours. Ils vérifient uniquement votre présence, pas votre état de santé.
En cas d’absence, le visiteur des malades laisse un avis dans votre boîte. Vous avez trois jours pour justifier votre absence.
Si vous séjournez ailleurs (chez un parent, votre conjoint), précisez-le sur votre certificat d’incapacité de travail. Cette adresse doit se trouver dans votre pays de résidence.
Le système luxembourgeois d’arrêt maladie repose sur un partage de responsabilité clair. Les employeurs assurent le maintien du salaire pendant 77 jours, puis la CNS prend le relais. Ce mécanisme assure une sécurité financière maximale tout en limitant les abus.
Les trois points clés à retenir :
- Respectez les délais : prévenez votre employeur le jour même puis envoyez le certificat dans les 3 jours.
- Votre revenu est garanti à 100 % : par l’employeur (77 jours), puis par la CNS (jusqu’à 78 semaines), avec un plafond de 13 188,95 € mensuels.
- Adaptez votre situation : demandez des dérogations pour les sorties après 43 jours, déclarez vos repas à l’extérieur.