Santé
26 avril 2023

La saison des allergies est de retour

Pollen, poils, acariens, soleil, aliments, médicaments : on peut être allergique à plus ou moins tout. Cela dit, l’allergie est parfois une maladie de saison. Ce n’est pas toute l’année que l’on s’expose aux pollens ou au soleil. Le printemps est une période particulièrement difficile pour un grand nombre d’allergiques. À quoi devez-vous faire attention ?

Les allergies saisonnières les plus courantes

Avoir le nez bouché constamment, c’est plutôt moyen. C’est pourtant le cas d’environ 20 % des Luxembourgeois, qui souffrent du rhume des foins.

Cette allergie, parmi les plus connues, n’est pas la seule à sévir à l’approche des beaux jours. En voici quelques autres parmi les plus fréquentes :

  • Les guêpes et autres hyménoptères (fourmis, abeilles, frelons, etc.) ont un venin qui peut créer des réactions allergiques parfois spectaculaires, voire dangereuses. En cas de piqûre, soyez attentif aux signaux d’un éventuel choc anaphylactique ou aux difficultés respiratoires.
  • L’allergie au soleil (aussi appelée lucite estivale bénigne) est bien entendu une affection saisonnière. Comme son nom scientifique l’indique, elle n’est pas bien grave, même si elle provoque des plaques, des rougeurs et des démangeaisons sur certaines parties du corps exposées au soleil. Ces éruptions disparaissent le plus souvent en quelques jours.
  • Les pics de pollution atmosphérique peuvent exacerber les symptômes asthmatiques chez les personnes sensibles. C’est la raison pour laquelle on recommande souvent de ne pas faire d’exercice en cas de pollution à l’ozone.
  • L’allergie par contact avec les herbes provoque de l’urticaire. L’effet sera d’autant plus important si vous transpirez ou si vous vous blessez. 

Comment réagir en cas de symptômes ?

La réponse pourrait être complexe, car aucune allergie n’est la même qu’une autre. Cependant, et tout en laissant aux médecins le soin de vous donner des prescriptions et conseils médicaux, voici quelques règles de base :

Isolez-vous de l’élément allergène

Dans le cas d’un rhume des foins, éloignez-vous des champs, limitez les activités sportives en extérieur, ne faites pas séchez votre linge à l’extérieur, ne conservez pas vos vêtements portés la journée dans la chambre et lavez-vous les cheveux avant d’aller au lit.

Pour l’allergie au soleil, en plus de chercher l’ombre, vous pouvez utiliser des crèmes spécifiques, vendues en pharmacie, le temps que votre peau s’adapte aux rayons. Vous pouvez également quelques semaines avant votre exposition et tout au long de l’été vous supplémenter en vitamines C, A et bêta-carotène, ils aident à augmenter la résistance des peaux sensibles aux rayons nocifs du soleil. 

Surveillez les réactions

Une réaction allergique survient généralement dans les quelques minutes qui suivent le contact avec l’allergène, mais peut aussi se produire plusieurs heures après l’exposition.

N’oubliez pas qu’une réaction allergique même légère peut s’aggraver en peu de temps, jusqu’à l’anaphylaxie. Les gênes respiratoires, les vertiges et les nausées sont des signaux inquiétants qui doivent être pris avec beaucoup de sérieux.

N’aggravez pas les symptômes

Si vous avez les yeux qui rougissent, qui larmoient, et qui supportent plus difficilement la lumière, retenez-vous de les frotter, au risque de développer une conjonctivite.

Un geste aussi simple que de porter des lunettes de soleil protège vos yeux du soleil et des pollens.

Évitez les allergies croisées

Un allergologue peut déterminer les allergies croisées qui sont susceptibles de vous affecter.

Quelques exemples d’associations fréquentes avec le pollen de graminées (à l’origine du rhume des foins) : les arachides, la farine de blé, le melon, la tomate, l’orange, le petit-pois, le poivron, la pomme de terre.

Consultez un médecin

Le médecin reste votre meilleure source de conseils en matière d’allergies. Vous pouvez le consulter pour différentes raisons :

  • La suspicion d’une nouvelle allergie : grâce à des tests cutanés ou sanguins, l’allergologue identifiera l’allergène dont vous devrez vous protéger.
  • Une aggravation des symptômes : si vous sentez que vous réagissez de façon plus intense ou virulente, l’allergologue vous guidera vers un traitement.
  • Une aide pour soulager les symptômes : votre médecin traitant peut vous prescrire, selon les cas, un antihistaminique, des corticoïdes, de la Ventoline, un collyre, etc. Aucun médicament ne guérit les allergies, mais ils peuvent aider à les surmonter.
  • Se faire désensibiliser : le principe de l’immunothérapie allergénique (ITA) est d’exposer régulièrement l’organisme à de petites quantités de substance allergisante afin de réduire progressivement la réponse immunitaire vis-à-vis de celle-ci. Cela peut se faire par injections sous-cutanées, par quelques gouttes sous la langue, ou par exposition aux UVA (dans le cas d’une allergie au soleil). Cette technique a beaucoup de succès contre les allergies aux venins d’insectes et les allergies aux pollens.

Pour les réactions allergiques sévères

Le choc anaphylactique est la crainte de tous les allergiques. Il s’agit d’un risque vital majeur qui nécessite un traitement d’urgence rapide.

Les piqûres de guêpes en particulier peuvent en être le déclencheur. Si vous vous savez fortement allergique aux venins, ayez toujours avec vous un stylo auto-injecteur d’adrénaline. L’adrénaline arrête la réaction, au moins temporairement, le temps d’être transporté et pris en charge dans un service d’urgence hospitalier.

Est-il possible de devenir allergique du jour au lendemain ?

Affirmatif. Vous pouvez devenir allergique du jour au lendemain. Même tardivement. Et cela concerne tous les types d’allergies. Y compris celles aux poils d’animaux ou les allergies alimentaires.

De nos jours, les allergies sont de plus en plus répandues et de mieux en mieux détectées. Selon l’OMS, il est estimé que 30 % de la population mondiale est allergique contre 3,8 % en 1968. Ce taux est en augmentation constante, les prévisions pour 2050 estiment qu’une personne sur deux sera allergique.

L’hypothèse la plus répandue pour expliquer cette recrudescence est que nous vivons dans un environnement de plus en plus aseptisé. L’amélioration de l’hygiène limite notre exposition aux germes et donc la force de notre système immunitaire.

L’augmentation du nombre d’individus allergiques est également attribuable à une multiplication des allergènes. Parmi les facteurs incriminants, le réchauffement climatique (entraînant l’accroissement du pollen), la montée de la pollution de l’air et l’utilisation plus importante de produits d’intérieur parfumés.

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