Quotidien
20 janvier 2022

Siege-auto : comment garantir la meilleure sécurité ?

Embarquer son enfant en voiture, c’est un geste quotidien et banal qui demande pourtant une certaine prudence. Que prévoir en matière de siège-auto et quelle réglementation suivre pour offrir la meilleure sécurité lors des trajets en famille ?

une maman qui attache son bébé dans un siège-auto

Que dit la loi au Luxembourg ?

La loi les appelle dispositifs de retenue spécial (DRS). Ce sont les sièges auto, les coques, les rehausseurs et tous ces moyens de rendre une voiture plus sécuritaire pour les bébés et les enfants.

Au Grand-Duché, le code de la route exige d’utiliser ces DRS pour transporter les enfants de moins d’1,5m. En cas de non-respect, vous risquez de perdre deux points de permis, assortis d’une amende de 145€.

Cette réglementation est stricte. Les seules exceptions prévues pour transporter un enfant sans dispositifs de retenue spécial sont très limitées.

Comment choisir un bon siège-auto ?

De 50€ à 500€, il existe des sièges-auto de tous les prix. L’offre est vaste… et tout ne se vaut pas. Voici quelques conseils pour y voir plus clair et opérer les choix les plus sûrs.

Grosso modo, on considère qu’un enfant utilisera trois modèles de siège sur une douzaine d’années.  Le passage d’un siège à l’autre se fait selon la taille et le poids de l’enfant :

  • Les coques ou cosy pour bébé : elles conviennent aux enfants de 40-45 cm à 75-87 cm, pesant maximum 12-13 kg. Pour savoir quand changer, on respecte bien sûr la limite de poids mais au regarde aussi le niveau de la tête de bébé (dès qu’elle arrive près du bord supérieur de la coque) et le niveau du harnais, qui doit être au niveau de l’épaule ou juste en dessous.
  • Les sièges auto 2e âge pour les enfants : ils s’adaptent à partir de 61-76 cm jusqu’à 105 cm, pour les enfants pesant jusqu’à 18 voire 23 kg
  • Les réhausseurs avec ou sans dossier : pour les plus grands, qui mesurent entre 100 et 150 cm et pèsent plus de 23 kg.

Pour vous équiper, il faudra arbitrer entre quelques grandes options, qui ont toutes leurs avantages :

  • des modèles évolutifs ou non : certains modèles s’adaptent au fil de la croissance et permettent d’investir dans deux sièges plutôt que trois. Pour les premiers mois, il reste plus prudent de prendre un modèle 100% adapté aux tout petits.
  • un positionnement dos ou face à la route : voyager dos à la route est obligatoire jusqu’à 15 mois, puis reste possible jusqu’à 18 kg ou 105 cm.
  • une fixation Isofix ou non : cette fixation sera utile si votre voiture est équipé de ce système. Le montage/démontage du siège est en général beaucoup plus simple et rapide qu’avec la ceinture de sécurité.
  • un siège avec harnais de sécurité ou bouclier d’impact : ce choix dépendra surtout de votre bambin. Les boucliers peuvent être plus sûrs, mais certains enfants ne les apprécient pas du tout.
  • Les deux normes en vigueur R44 ou R129 (aussi appelée norme i-Size) : 
Norme R 44/04 R 129 i-Size
Entrée en vigueur 1982 2013
Concerne plutôt les sièges qui se fixent avec la ceinture de sécurité plutôt les sièges qui se fixent avec Isofix (avec ou sans jambe de force)
Catégorisation 5 groupes de siège sur base du poids de l’enfant 4 catégories de siège sur base de la taille de l’enfant et d’un poids maximum
Particularité Dos à la route obligatoire jusqu’à 15 mois

Exigez mieux que le minimum

En plus d’être conformes, les sièges-auto sont aussi soumis à des crash-tests indépendants. Ces tests évaluent bien sûr la sécurité mais aussi la commodité d’utilisation, le confort et la teneur en substances nocives (comme les phtalates ou les métaux lourds).

La qualité des sièges est en amélioration continue et pourtant, chaque année, les tests pointent des sièges « non recommandés ». Ce ne sont pas nécessairement les moins chers qui sont en bas du classement, et les marques les plus primées ne sont pas à l’abri d’avoir un de leurs modèles mal noté.

Les notes sont accessibles gratuitement, par exemple sur le site allemand ADAC.​

Si vous souhaitez faire les choix les plus sécuritaires, voici encore quelques options qui font de grosses différences :

  • Prolongez le positionnement dos à la route le plus longtemps possible.

En cas d’accident, l’enfant placé dos à la route va s’enfoncer dans son siège plutôt qu’être projeté vers l’avant. C’est une grosse différence pour ses cervicales ! Lors d’un accident à 50 km/h, la violence de l’impact est similaire à une chute du 3e étage. Un enfant de 15 kg sera projeté avec une force de 150 kg. Face à la route, le poids exercé sur sa nuque sera de 300kg tandis que dos à la route, le poids exercé sur la nuque ne sera que de 50kg. Quant aux risques de blessures sévères, il est divisé par 5 : 40% de risques si installé face à la route, 8% en voyageant dos à la route.

  • Utilisez un réhausseur muni d’un dossier.

De nombreuses marques ne proposent plus que cette version. En cas de choc latéral, le dossier absorbera une grande partie de l’énergie libérée en direction de la tête et du haut du corps. Le dossier a aussi l’avantage de maintenir la tête de votre enfant quand il s’endort plutôt que de la laisser glisser sur la vitre. C’est plus confortable mais aussi plus sûr en cas d’accident.

  • Privilégiez l’achat neuf.

Vos avantages sont multiples : vous bénéficierez d’une garantie de la part du vendeur, vous pouvez inclure cet équipement dans votre assurance auto et surtout, vous êtes absolument certain que ce siège n’a été impliqué dans aucun accident. Même à faible vitesse, une collision peut causer des dommages invisibles au siège-auto et amoindrir ses qualités. Même non accidenté, sachez que la durée de vie recommandée des DRS est de dix ans. Au-delà, on considère que les matériaux s’usent et que le siège pourrait ne plus être aussi sûr.

La vigilance de tous les jours

Les sièges gagnent sans cesse en performance, les familles sont de plus en plus sensibilisées à la sécurité et pourtant, on estime que seuls 3 enfants sur 10 sont correctement installés. Même avec le meilleur des dispositifs, si votre enfant est mal attaché, il demeure en danger.

Soyez particulièrement attentif à l’installation du harnais de sécurité. Il ne doit pas vriller, être bien tendu, avec au maximum 1 cm d’espace entre lui et l’épaule de votre petit. Dès que vous pouvez passer trois doigts entre la sangle et votre enfant, il y a risque d’éjection.

Comme votre enfant grandit, vérifiez que la têtière du réhausseur (partie haute du siège) est bien ajustée. On conseille de laisser 2 doigts entre le bas de la têtière et l’épaule de l’enfant : assez proche pour bien englober la tête, mais sans bloquer les épaules.

En hiver, prenez l’habitude d’ôter le manteau ou la combinaison de votre enfant avant de l’installer et assurez-vous que le harnais est réglé au plus près de son corps. Ces épaisseurs de tissu donnent l’illusion que le réglage est correct alors qu’en cas de choc, le tissu se compresse et laisse la marge pour que votre enfant soit projeté. Avec un réhausseur, le manteau peut aussi gêner le bon placement de la ceinture de sécurité. Mal mise, elle comprimera l’abdomen en cas d’accident et blessera les organes comme le foie, la ratte ou les reins. A la place du manteau, vous pouvez utiliser un poncho ou une petite couverture qui s’installe par-dessus le harnais.

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